vendredi 16 mai 2014

Pour votre sécurité, faites du parapente !

Décoller maintenant, attendre le prochain cycle, rester dans le thermique, aller voir plus loin, ralentir/accélérer, renoncer … En vol libre nous prenons des décisions vite et souvent. De la qualité de ces décisions dépend notre capacité à rester en l’air, notre plaisir et notre sécurité. Le pilote de VL développe un 6e sens, le sens de la décision rapide et juste. Ce 6e sens peut-il servir dans d’autres circonstances que sous un parapente ou dans le cockpit d’un planeur ? 


15 janvier 2009. Un banc de canards suicidaires décide d’aller voir comment cela marche à l’intérieur des réacteurs d’airbus. Le vol se retrouve au dessus de New-York sans moteur. Chesley Sullenberger pose miraculeusement son avion dans l’Hudson sans faire de victime, faisant preuve d’un sang-froid hors du commun. Il devient un héros national. Chesley Sullenberger a dû prendre très vite les bonnes décisions dans une situation non prévue dans les manuels. Chesley Sullenberger était pilote de planeur on peut penser que son 6e sens l’a aidé. C’est en tout cas la thèse de ce billet.




Parapente et risques du quotidien

Ceci dit, la probabilité pour que vous deviez poser un avion de ligne sans moteur est faible. Par contre, dans la vie courante nous sommes exposés à des risques. La pratique du VL nous permet-elle de mieux les anticiper? J’en suis persuadé. Avant de faire du parapente il ne me serait jamais venu à l’idée de mettre un gilet de flottaison pour faire de la planche à voile, un casque pour faire du vélo ou de tourner la queue de la casserole d’eau bouillante hors de portée d’une hanche distraite, maintenant si ! Caroline Brille, ex-championne de France de parapente, est du même avis :  


« Depuis que je fais du parapente je suis beaucoup plus prudente, plus posée, plus attentive. J'ai conscience des risques en général : en moto, par exemple, je roule moins vite et je fais vachement gaffe » (Parapente Mag n° 74).


CQFD,  la pratique du vol libre améliore les prises de décision en situation critique et la perception des dangers en général, même ceux du quotidien. A tous ceux qui vous disent « tu es dingue, c’est dangereux le parapente !» vous pourrez désormais leur répondre « Voui, c’est dangereux, mais ne pas faire de VL c’est encore plus dangereux ». Oyez, oyez, pour votre sécurité mettez vous au vol libre ! Qu'en dites-vous?

8 commentaires:

  1. très bon article JM.
    Je pense que ça dépend aussi de la personnalité de chacun. Personnellement je suis plutôt d'un naturel prudent. Le parapente n'a rien changé chez moi.
    Chez certaines personnes, la pratique du parapente depuis plusieurs années a même tendance à les rendre moins prudentes à cause de ce fameux "excès de confiance".
    Depuis que je vole (un peu plus de 2 ans), j'ai remarqué que j'ai beaucoup moins peur qu'au début, ce qui est normal je suppose. Mais il faut faire super gaffe à ce que ça ne se transforme pas en excès de confiance justement. Je pense notamment à un SIV où on peut avoir l'impression qu'il ne nous arrivera jamais rien de grave en parapente après ça.
    Tout ça pour dire que le parapente peut avoir, chez certaines personne, l'effet inverse de celui de ton article. Il peut aussi rendre les gens plus sûrs d'eux...et moins prudent.

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  2. D'accord avec JM et Richard, ceci dit il peut être difficile de se juger soi même, c'est pour cela que j'essaye de débriffer à chaud mes vols sur les conditions, mes prises de décisions avec les pilotes présents sur le site.
    Ceci dit, je pense être plus prudent depuis que je pratique le parapente, notamment en moto.

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  3. Merci pour vos commentaires Mat et Richard! Donc, cela dépend pour qui... Du coup, j'ai lancé un sondage sur le Chant du vario sur la question : http://www.parapentiste.info/forum/index.php/topic,35044.0.html

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  4. Personnellement je ne suis pas convaincu que faire du parapente diminue mon risque réel d'accident dans la vie quotidienne.

    Je suis par contre persuadé que si je pratique le parapente c'est que j'ai un certain type de rapport au risque qui est compatible ou même qui m'incite à pratiquer cette activité.Pour se mettre en l'air sous une voile, alors qu'il n'y a aucune nécessité à cela, il faut avoir une acceptation du risque et sans doute une certaine recherche de ce risque.

    Lorsque j'ai débuté je n'avais aucune idée de ce qu'était vraiment le parapente.Un jour un cousin m'a dit: "viens avec moi, tu verras c'est sympa".J'avais alors l'image qu'ont la majorité des gens, d'un sport extrême et dangereux. Mon cousin m'a convaincu qu'il partait avec des gens normaux dans une structure avec des moniteurs diplômés d'état et j'ai accepté. Pourquoi? Par défi? probablement un peu ... De même après mon premier grand vol (que je redoutais d'autant plus que je n'avais jamais volé en biplace) je me suis dit que j'avais réalisé un "truc de malade" et cela participait à mon excitation.

    En réalité j'avais cherché à dépasser ma peur en estimant au fond de moi que ce n'était que du risque ressenti avec très peu de risque réel, un peu comme des enfants qui vont à Eurodisney sur Space Mountain pour se faire peur tout en sachant qu'il ne risquent rien .



    Maintenant ma vision a évidemment beaucoup changé . Je suis sans doute plus conscient des risques et je les recherche sûrement beaucoup moins . J'adore le plaisir d'un beau plané dans le calme et la douceur de la fin de journée. J'aime aussi le coté contemplatif du vol ainsi que la communion harmonieuse avec la nature et les éléments .
    Néanmoins nous recherchons probablement tous, le petit coté plaisir lié à l'adrénaline que nous libérons un peu avant le décollage (stress) et qui nous laisse une sensation de bien être et de relâchement à l'atterrissage.

    Je pense également que le rapport au risque varie en fonction nombreux paramètres: âge, sexe, expériences, accidents, situation de famille ...



    La ou je partage l'avis de JM c'est que nous devons être capable de gérer ce risque pour qu'il nous paraisse acceptable. Il doit nous stimuler mais pas nous inhiber.Il faut être capable de le gérer psychologiquement et également de l'apprécier objectivement correctement, sinon on arrête vite sur accident.

    Supprimer tout risque est illusoire car la théorie seule ne suffit pas et comme un enfant, un parapentiste apprend aussi par l'erreur.La difficulté est de percevoir la limite du risque "acceptable" pour accumuler de l'expérience sans avoir d'accident grave.

    Maintenant que j'ai dit que nous recherchons le risque, sommes nous tous pour autant des grands psychopathes? probablement non. Le risque existe dans beaucoup d'autres domaines de la vie et il est licite de préférer un certain degré de risque à l'ennui. Ce dernier tue probablement autant que la parapente. Je suis par ailleurs un farouche adversaire du principe de précaution absolu qui paralyse et empêche le progrès.

    Après, tout est question de degré de risque, de perception du risque, d'acceptation du risque, et de psychologie. Il y aurait probablement un travail à faire pour étudier les différentes personnalités de parapentistes ...











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    2. Dominique en te lisant je me suis dit qu'a bien y reflechir il faut sans doute distinguer deux choses : la perception des risques et la gestion du danger quand il se présente. Si la perception des risques n'est pas accrue pour tous les volants, par contre, je reste convaincu que la gestions des situations périlleuses (dans la vie courante) est meilleure chez les volants du fait de leur entrainement a faire des choix critiques en vol.

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  5. Jean Marc je suis en fait assez d'accord avec toi et mon propos visait à apporter une certaine contradiction

    En effet il est assez logique de penser que les personnes souvent confrontées à des situations à risque les gèrent mieux.

    Ont ils pour autant moins de risque qu'un individu qui évite ces situations, j'en doute...

    Je ne sait pas trop si cela relève d'un goût du risque ou d'une accoutumance au risque mais je pense qu'il y a des personnalités qui accumulent les risques.

    Ainsi j'ai entendu dire qu'à la suite de nombreux accidents l'armée de l'air avait prévu de sensibiliser ses pilotes au risque d'accident....de moto!

    Ce sujet est en tout cas interessant et m'a motivé pour réfléchir sur soi meme et mon rapport au risque.


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  6. Pour expliquer cela on peut penser que l'aéronautique, et par extension le vol libre permet à ses pratiquants de développer des routines qui vont assurer un niveau de sécurité inégalé. C'est une observation du passage du Normal Accident décrit par Perrow à l'organisation à haute fiabilité décrite par Weick, Roberts, etc... de l'Ecole de Berkeley...

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