lundi 19 janvier 2015

Comment diminuer l'accidentalité en vol libre?


En 2014, 13 morts en parapente sur le territoire français. 12 en 2013, 13 en 2012… Cf ce doc. La sécurité des voiles est sensée s’améliorer. La formation des pilotes aussi. Pourtant l’accidentologie reste désespérément stable. Pourquoi ?


<photo Ailes du Mezenc>

La sécurité est un problème collectif

Chacun est seul sous sa voile, chaque pilote décide « en commandant de bord » s’il décolle ou pas... La sécurité en parapente est considérée, à tort, comme un problème strictement individuel. Pourtant l’accidentologie impacte l’ensemble de la communauté des volants. Nos primes d’assurance ou encore la pérennité de certains sites de vols sont indexées sur l’accidentologie.

Combien de fois ai-je entendu : « Machin prend trop de risques », « Bidule il n’a pas le niveau pour voler sous une voile aussi pointue »? Ces discussions n’arrivent le plus souvent jamais aux oreilles de Machin et de Bidule. Peur de vexer ? Timidité ? Pourtant si la communauté s’était saisie de la sécurité de Machin et Bidule en les avertissant avec tact peut-être auraient-ils sécurisé  leur pratique ?

Développer une culture du REX

Puis vient le moment où Machin et Bidule se prennent l’inévitable boîte. Il est alors bien rare qu’ils la racontent à leurs copains de vol. Fierté mal placée ? Pourtant leurs retours d’expériences (REX) pourraient servir à d’autres ...

Personne ne met en doute les vertus du REX dans la gestion des risques. Quantités d’études venues des sciences de l’éducation, des sciences de l’information et de la communication ou encore des sciences de l’ingénieur en attestent (une synthèse ici). Le REX est très répandu dans le milieu aéronautique :


De son côté, la FFVL reçoit quelques centaines de rapports d’accidents/an. Pourquoi ne les rend-t-elle pas publiques? Par manque de moyen? Pas sûr… Songez à la CFD, chaque vol de plus de 15km est référencé. Il y a une dizaine de bénévoles pour valider les 10 000 vols/an de la CFD. Je ne doute pas que la FFVL puisse aussi trouver des forces pour rendre publique une base de données déjà existante de quelques centaines d’accidents/an.

Comment espérer que le parapentiste lambda partage ses expériences si la FFVL ne montre pas l’exemple ? Comment espérer que le pratiquant lambda partage ses expériences si la FFVL ne lui fournit pas des outils pour le faire?


REX power ami(e)s volant(e)s!! Faites subtilement pression sur votre fédération favorite qu’elle rende publique sa base de donnée d’accidents.

1 commentaire:

  1. salut Jean-Marc,
    Je suis d'accord avec toi que la FFVL ne rend pas public facilement la base de donnée des accidents. Cependant chaque année dans le vol passion du début d'année tu as un certain nombre d'éléments d'accidentologie qui sont publiés. Par ailleurs, si le REX a des vertus, il faut néanmoins lui conférer une place bien plus importante que celle qu'on lui accorde couramment dans l'industrie par exemple. Le REX est souvent quelque chose qu'on lit et qu'on oublie aussitôt. Il ne faut donc pas seulement disposer des données mais encore les mettre dans une configuration qui les rend actionnable en situation... Cela invite alors non seulement de faire un retour sur les accidents mais aussi sur les systèmes de règles en place et les représentations des acteurs en situation.

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